Vingt et une formation nationale forment le plateau du Mondial Eybinois. Si certaines sont déjà aguerries aux joutes internationales, d’autres telles la Lybie, découvrent la discipline.
Plutôt calme et discipliné jusque là, tir de précision oblige, le boulodrome des Condamines se lève soudain comme seul homme. L’espoir Lybien Sadegh Mohmed El Garush vient d’envoyer le but placé à 17,50 m aux planches et se qualifie pour le deuxième tour de la compétition. Un véritable événement pour la délégation Lybienne emmenée par le coach Halleb Raouf et un coup de tonnerre sur ce tour de précision qui voyait dans le même temps disparaître quelques nations pas encore habituées à ce genre de scénario. La Lybie pays de sport-boules, qui l’aurait cru ? Et pourtant, les Lybiens se sont lancés dans cette aventure en 2009. « Le premier contact entre Mustafa Akasha, membre du Comité Olympique Lybien et les responsables des trois fédérations de boules, raffa, pétanque et lyonnaise a eu lieu juste après les Jeux Méditerranéens de Pescara en Italie, » précise Yacine Kafi, membre de la FIB (Fédération Internationale de Boules).
Une centaine de clubs
Les choses ne traînaient pas, et un mois après cette première entrevue, les membres de la FIB, dont Yacine Kafi, prenaient le chemin de Tripoli. « Nous avons mis en place un stage pour les trois disciplines et destiné aux arbitres et aux entraîneurs. La Lybie s’affiliait dans la foulée aux trois fédérations internationales, » explique Yacine Kafi. Depuis, la discipline sport-boules s’est considérablement développée et ce malgré un pays sous grande tension, une centaine de clubs ont ainsi vu le jour aux quatre coins de la Lybie. Aidés par le Comité Olympique et la Fédération Lybienne, non pas financièrement mais par l’apport de matériel de toutes sortes, les clubs ont pu se structurer et travailler dans de très bonnes conditions. «Les autorités sportives ont également élaboré un cahier des charges que chaque club doit mettre en œuvre. En gros, ils doivent faire adhérer des jeunes, des féminines et des seniors dans les trois disciplines, » précise encore Yacine Kafi.
Performance synonyme de médaille
Alors qu’est-ce qui peut pousser les jeunes Lybiens à jouer aux boules ? Pas évident, mais là aussi, Yacine Kafi possède une explication. « Les choses ont bien changé en Lybie. L’ouverture aux réseaux sociaux a permis aux jeunes de découvrir beaucoup de choses. Ils sont avides d’apprendre. Les Lybiens sont six millions et 70% d’entre eux ont moins de 20 ans.» Autant dire un potentiel énorme et pas seulement pour le sport-boules. Alors rien d’étonnant de les voir venir jouter avec le reste de la planète boules. Sur les jeux du boulodrome des Condamines, ils n’ont d’ailleurs pas fait de figuration. Si El Garush, s’est qualifié pour le 2e tour du tir de précision, Ibrahim Ali Mohamed en a fait de même en tir progressif avec un 25/43. Deux grosses performances presque synonyme de médaille pour des garçons qu’il faudra suivre de très près.